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Lorsqu’on évoque l’artisanat russe traditionnel et ses trésors, il est impossible de ne pas faire référence à la matriochka russe. Cette poupée gigogne qui renferme en son sein au moins six autre poupées a une histoire assez récente. Quelle est-elle ? Quelles sont les sources d’inspiration ? Quelle est sa symbolique et quels sont les nouveaux modèles ?
C’est en adoptant le principe des poupées de bois japonaises représentant les Shichi-fuku-jin, à savoir les sept divinités du bonheur que Sergueï Malioutine, un artisan travaillant à Abramtsevo, a donné le jour à ces fameuses poupées. À l’origine, la plus grande des poupées était à l’effigie d’un dieu chauve et présentait un front très haut. Son idée de génie a été de faire sculpter par Vassili Zvezdotchkine la première matriochka russe série. Celle-ci comptait alors huit poupées. La première figurait une fille avec un tablier. Sortaient ensuite d’autres figurines dont un garçon et une fille de façon à prolonger la descendance pour terminer avec un bébé. Cette maison de poupées miniature rencontre un vif succès à Paris lors de l'exposition universelle de Paris en 1900. L’ingéniosité du procédé d’encastrement, la finesse de la sculpture en bois, la délicatesse des motifs peints et enfin la symbolique de cette matriochka a immédiatement séduit le jury. Une médaille de bronze est décernée à ce modèle qui va aussitôt faire des émules. Plusieurs régions telles que Semionovo, Polkholvsky Maidan, Kirov ou encore Serguiev Possad se spécialisent dans la production de ces poupées gigognes.
Dès lors, une exportation très importante de ces poupées s’amorce avec leur participation à des foires annuelles comme à Leipzig.
Ce sont des rendez-vous réguliers auxquels notre poupée gigogne se joint depuis l'exposition de Berlin jusqu’au bazar artisanal annuel de Londres. Des expositions itinérantes organisées par la Société russe de la marine marchande et du commerce, lui permettent d’être accueillie dans les villes côtières de Turquie, de Grèce, et du Moyen-Orient. Si la construction de l’empire soviétique ralentit quelque peu les voyages de cette poupée voyageuse en reléguant les activités artisanales à des usines d’état, elle a poursuivi son chemin en adoptant des modèles plus conformes au parti. Ainsi cette poupée a-t-elle revêtu un costume plus classique. Moins d’originalité mais toujours autant de succès. Celle du début du xxe siècle, représentant une paysanne tenant un coq serait toujours conservée. La matriona, la poupée la plus grande, joue le rôle de la mère et ce sont ses filles que l’on surnomme matriochka. Il faut rappeler que le coq était autrefois un symbole de fécondité et que posséder une de ces séries assurait à un foyer un nombre d’enfants important. C’est aussi une des raisons pour lesquelles cette mère a su s’introduire durablement dans les maisons.
Avec la chute du mur, la série de poupées a pu se doter de nouveaux apparats. Elle a servi à composer des poupées satiriques l’effigie de certains hommes politiques. Elle se décline également pour des événements comme Noël ou encore avec des animaux figurés. L’imagination des créateurs de séries est de nouveau débridée et ils peuvent concevoir des séries plus
en phase avec les tendances du moment. Si elle fascine toujours, la deco poupée russe a apporté des modifications à son costume d’origine. Des matriochka pas cher ont également fait leur apparition. Elles sont sans comparaison avec les modèles soignés et esthétiques que nous mettons à votre disposition. Nous sommes fiers de cet héritage de matriochka. Elles représentent tout un pan de notre identité et participent à renforcer l’image de créativité et de fécondité de notre pays. C’est pourquoi nous sommes particulièrement exigeants dans la sélection de nos séries. Elles sont toujours très authentiques pour ce qui est de la conception et de leurs finitions en peinture.