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L’histoire des œufs de Fabergé : 3 œufs de 1893 à 1895
Nous avons précédemment parlé de 6 fabuleuses histoires d’œufs de Fabergé. Voici 3 autres œufs de Fabergé dont nous vous présentons l’histoire extraordinaire ; tous trois ont été réalisés entre 1893 et 1895, mais pour deux tsars différents.
L’œuf du Caucase : hommage au Grand-Duc Georges
Lorsque nous avons raconté la signification de l’œuf Pamyat Azova, nous avons parlé du Grand-Duc Georges, qui avait accompagné le futur tsar Nicolas II à bord du navire impérial Pamyat Azova en 1890. Georges était alors atteint de la tuberculose, mais y avait survécu malgré un voyage mouvementé. A partir de son retour en Russie, il séjourna régulièrement à Abastumani (en Géorgie actuelle) pour prendre soin de sa santé. C’est cet endroit, et par son intermédiaire le Grand-Duc, qui est célébré à travers l’œuf du Caucase.Cet œuf a été commandé par le tsar Alexandre III, père du tsarévitch Nicolas et de Georges, et offert à la tsarine Maria Feodorovna.
L’œuf est constitué d’or jaune et d’or coloré, ainsi que d’émail rouge, de diamants, de perles, d’ivoire, ainsi que d’aquarelles sur de l’ivoire. L’œuf est monté sur un socle en or ciselé : sur chacune des faces de l’œuf, une petite porte bordée de perles. Chaque porte était par ailleurs marquée par un chiffre en diamant, les quatre portes constituant ensemble le chiffre de l’année 1893.
En ouvrant les petites portes, on découvrait des miniatures, réalisées par Krijitski, l’artisan en chef de Fabergé. Les aquarelles représentent des vues d’Abastumani, dont deux résidences et deux vues d’extérieur. La partie supérieure de l’œuf révélait un portrait du Grand-Duc Georges en habit de la Marine.
Malheureusement, la surprise que contenait cet œuf a été perdue, et on ne sait pas ce qu’elle était. L’œuf est quant à lui conservé au musée d’art de la Nouvelle-Orléans, dans la collection Matilda Geddings.
L’œuf à la rose : le premier œuf offert par Nicolas II à sa femme
Après le décès du tsar Alexandre III en octobre 1894, c’est son fils Nicolas qui monte sur le trône sous le nom de Nicolas II. A la Pâques 1895, le nouveau tsar va alors reprendre la tradition instaurée par son père, et commander un œuf au joaillier impérial Carl Fabergé.
L’œuf à la rose est conçu avec de l’émail rubis, des diamants, de l’or multicolore, et un intérieur en velours. Il s’ouvre comme une bonbonnière et révèle une magnifique rose de couleur jaune. Cet élément a toute sa signification : en effet, la rose jaune était faite pour évoquer la roseraie de Darmstadt en Allemagne, où la princesse Alix résidait avant de s’installer en Russie lors de son mariage avec Nicolas II en novembre 1894. La couleur jaune était alors la plus prisée pour célébrer la noblesse dans l’Empire allemand. Cette rose était aussi un symbole de l’amour du jeune couple.
La rose est dotée d’un mécanisme qui s’ouvre pour révéler deux surprises, aujourd’hui disparues. La première surprise était une réplique miniature de la couronne impériale ; et la deuxième un pendentif de rubis en forme d’œuf.
L’œuf à la pendulette au serpent
En réalité, en 1895 ce seront même deux œufs qui seront commandés : outre l’œuf à la rose offert à sa femme Alexandra, Nicolas II offrira à sa mère Maria Feodorovna un autre œuf, l’œuf à la pendulette au serpent bleu. Celui-ci est fait d’or, de diamants et d’émail bleu roi.
Le serpent d’or s’enroule autour de l’œuf, et sa langue vient pointer les chiffres en diamants qui sont disposés en rond sur un cercle d’émail blanc.
Cet œuf entra dans la collection princière de Monaco en 1974, et était l’une des possessions très prisées de la princesse Grace de Monaco.