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L’histoire des œufs de Fabergé : les œufs offerts par le tsar Nicolas II
Après avoir parlé de l’histoire fantastique de 3 œufs de Fabergé commandés par le tsar Alexandre III, partons à la découverte de 3 nouveaux œufs. Ceux-ci ont tous été réalisés sous la direction du joaillier Carl Peter Fabergé pour le tsar Nicolas II.
Fils aîné d’Alexandre III, le tsar Nicolas II décida en effet de reprendre dès 1895 la tradition instaurée par son père d’offrir chaque année un œuf en joaillerie à sa femme, la tsarine Alexandra Feodorovna.
L’œuf au carrosse du couronnement
C’est œuf est sans doute l’un des plus célèbres de tous les œufs réalisés par Fabergé.
Son extérieur est en or, avec un émail jaune citron qui rappelait la couleur de la robe portée par la tsarine Alexandra Feodorovna lors de son couronnement en mai 1896, aux côtés de son mari. Réalisé pour Pâques 1897, l’œuf commémore cette cérémonie exceptionnelle, marquée par le faste et le luxe : avec plus de 7000 convives, le couronnement fut un événement marquant de l’histoire russe, et les festivités durèrent deux semaines.
A l’image de cet épisode mémorable, Fabergé conçut un œuf plus précieux encore que tous ceux réalisés auparavant. La surprise de cet œuf se trouvait au sein d’un compartiment recouvert de velours : il s’agissait d’une réplique miniature du carrosse du 18e siècle de Catherine la Grande. La tsarine Catherine, figure majeure de l’histoire russe, s’était en effet rendue à son couronnement dans ce carrosse, dont la réplique nécessita 15 mois de travail.
Malgré l’émerveillement que cet œuf a suscité et suscite encore, Alexandra Feodorovna ne semble pas avoir été conquise. Si elle a pu admirer le côté esthétique de cette merveille de la joaillerie, la tsarine avait des souvenirs mitigés des festivités du couronnement que l’œuf lui rappelait. Lors des fêtes, des centaines de paysans avaient trouvé la mort, écrasés lors du massacre de Khodinka, alors qu’ils venaient chercher des vivres offerts par le tsar.
L’œuf au carrosse du couronnement est exposé au musée Fabergé de Saint-Pétersbourg.
L’œuf au muguet
En 1898, Fabergé conçoit un œuf aux accents très floraux : l’œuf au muguet. Le choix du muguet pour décorer ce nouvel œuf exceptionnel n’est pas anodin. Fabergé savait en effet que le muguet était la fleur préférée de la tsarine Alexandra Feodorovna, à qui était destiné l’œuf. De même, ses bijoux préférés étaient les perles, que l’on retrouve abondamment dans la conception de cet œuf, tout comme la couleur rose, couleur favorite de la tsarine.
Tout était donc fait pour lui plaire. L’extérieur de l’œuf était recouvert d’émail rose, sur lequel s’entrelaçait des fleurs de muguet réalisées en émail et en perles.
La surprise contenue à l’intérieur avait également de quoi faire plaisir à Alexandra Feodorovna. Un minuscule mécanisme en perle permettait de faire s’élever trois petits portraits qui venaient se placer sur la partie supérieure de l’œuf. Les trois portraits représentaient respectivement le tsar Nicolas II et ses deux filles aînées, Olga et Tatiana.
En plus de son côté personnel et familial, cet œuf se distingue car il a été réalisé dans le style Art Nouveau, un style artistique en vogue à l’époque et que la tsarine appréciait beaucoup.
L’œuf au Transsibérien
Parmi les œufs de Fabergé les plus complexes dans leur conception, l’œuf au Transsibérien est l’un des plus spectaculaires. Il fut réalisé en 1900 pour célébrer la construction presque achevée de la ligne de chemin de fer qui relierait la Russie occidentale à l’Extrême Orient : le Transsibérien.
Fabergé réalise alors un œuf à la fois luxueux, ambitieux et ingénieux. La partie extérieure de l’œuf est constituée d’émail, d’onyx, d’or et d’argent, avec un aigle à trois têtes en or et une réplique de la couronne impériale au sommet de l’œuf. La carte du Transsibérien est gravée en argent tout autour de l’œuf, les stations principales étant marquées d’une pierre précieuse.
A l’intérieur, le compartiment doublé de velours révèle une réplique miniature d’une locomotive à vapeur faite d’or et de platine. Cinq wagons différents s’assemblent à la locomotive pour former un train doté d’un mécanisme, que l’on pouvait remonter avec une petite clé en or pour faire le marcher.