La peinture des matriochkas - la Patale et la Pyrogravure

La peinture des matriochkas - la Patale et la Pyrogravure

La peinture des matriochkas - la Patale et la Pyrogravure


Lorsqu’on pense aux matriochkas, on a généralement en tête les modèles peints, avec leurs couleurs vives et leur aspect laqué. C’est d’ailleurs ainsi que les poupées gigognes ont vu le jour en Russie à la fin du XIXe siècle : elles étaient alors pour la plupart peintes à la gouache, puis progressivement l’usage de la peinture à l’huile et de la tempéra est devenu plus répandu.

 

Aujourd’hui on trouve toute une variété de techniques artistiques qui sont souvent utilisées de façon concomitante : aquarelle, peinture à l’huile, mais aussi d’autres techniques plus spécifiques comme la patale et la pyrogravure. Ces deux dernières sont souvent préférées pour le travail d’éléments précis, comme les décors ou le détail des ornements ou des costumes. 

 

La peinture des matriochkas à la patale 

 

La patale est une technique picturale qui permet d’imiter au plus près la dorure, tout en offrant une meilleure rentabilité en termes de coûts, et une meilleure flexibilité lors de l’application. La patale est formée à partir de poudres de particules métalliques fines, qui sont associées à des liants pour donner cet aspect lisse et brillant. 


L’utilisation de la patale dans la décoration des matriochkas permet de donner du relief à certains détails, en particulier les effets d’auréoles. Ceci est d’ailleurs très lié à la tradition russe : en effet dans la conception des icônes russes on retrouve les auréoles, signe du couronnement divin, soit peintes en feuille d’or, soit dans la couche en métal doré qui vient se superposer à l’icône elle-même. Il n’est donc pas étonnant de voir également ces effets de ‘couronnes’ dorées dans la peinture des matriochkas. Mais la patale est aussi utilisée à d’autres fins, pour rehausser l’éclat des motifs ou des vêtements par exemple, ou pour ajouter des nuances à une chevelure. 

 

L’utilisation de la pyrogravure 

 

En plus des différentes techniques de peinture, les artistes qui créent les matriochkas ont parfois recours à la pyrogravure. Cette technique consiste à brûler la surface du bois de façon à former des motifs et dessins qui peuvent être d’une grande finesse. La brûlure du bois donne une teinte plus foncée à la partie gravée que le reste du bois, et l’on peut jouer sur les teintes en fonction de la température de gravure. La pyrogravure n’est donc pas un simple dessin « en noir et blanc » : on peut au contraire avoir des rendus saisissants de nuances, avec des effets d’ombre, et même des jeux de lumière grâce aux contrastes créés. 


Le plus souvent la pyrogravure est utilisée en complément d’autres techniques lors de la réalisation des matriochkas. On va ainsi retrouver des paysages ou des évocations de décors réalisés en pyrogravure, alors que la matriochka elle-même sera peinte à la tempéra et à la patale, par exemple. La pyrogravure peut aussi être utilisée pour souligner certains traits, notamment le visage : les contours sont gravés, puis on applique de la peinture pour colorer les différentes zones, ce qui donne profondeur et intensité à l’ensemble. 


Par ailleurs, bien que cela soit plus rare, certaines matriochkas sont entièrement réalisées en pyrogravure. Cela leur donne un aspect minimaliste et plus ‘rustique’, tout en restant raffinées grâce à la précision d’exécution. On peut aussi retrouver des matriochkas insolites qui utilisent la pyrogravure : par exemple les poupées gigognes en forme d’œufs de Pâques ou autres créations originales.