Oeufs de Fabergé : 2 œufs commandés par Nicolas II

Oeufs de Fabergé : 2 œufs commandés par Nicolas II

L’histoire des œufs de Fabergé : 2 œufs commandés par Nicolas II

 

Nous vous avons précédemment présenté 9 œufs réalisés par le joaillier impérial Fabergé pour les tsars russes Alexandre III puis Nicolas II. C’est en effet dès 1895 que Nicolas II reprend le flambeau de son père en accédant au trône et en commandant de nouveaux œufs précieux à Fabergé. Comme Alexandre III offrait traditionnellement l’œuf surprise à sa femme Maria Feodorovna, Nicolas II continua à faire confectionner des œufs pour sa mère à chaque Pâques. Mais il décida aussi d’en offrir un chaque année à sa propre femme, la tsarine Alexandra. A partir de 1895, ce sont donc deux œufs de Fabergé qui sont commandés chaque année, et ce jusqu’en 1917, date de la Révolution bolchévique.

 

L’œuf au Pélican : un œuf rare en hommage à Maria Feodorovna

 

En 1898, Nicolas II offre à sa mère Maria Feodorovna l’œuf au pélican. Réalisé en or rose avec des incrustations de diamants, de perles et d’émaux, cet œuf a la particularité d’avoir un extérieur gravé. Ceci est spécial car pour la plupart des œufs de Fabergé, on a un extérieur constitué en majorité d’émail de couleur, qui est cloisonné par des détails en or, en diamants, en perle, etc.

 

En ouvrant l’œuf au pélican, on découvrait une série de 8 aquarelles miniatures représentant 8 institutions placées sous le patronage de l’impératrice douairière. Ceci explique également l’inscription 1797-1897 qui est gravée sur l’œuf : en 1897, Maria Feodorovna avait en effet fêté le centenaire du Département des Institutions qui coordonnait les organisations éducatives et caritatives, sous la houlette de l’impératrice.

Au dos de chacune de ces miniatures posées sur un socle d’or, on retrouve le nom de chaque institution gravée.

 

La partie supérieure de l’œuf est dominée par un pélican en émail coloré, avec des ailes décorées de diamants. Ce pélican est important car il était le symbole personnel de l’impératrice douairière. Il représente également la bienveillance maternelle, ce qui est renforcé par la présence de 3 oisillons blottis dans le nid au pied du pélican. Cet oiseau est aussi une figure associée à Jésus de Nazareth dans la tradition chrétienne, car le pélican femelle n’hésite pas à nourrir de son propre sang ses petits. Cet œuf peut être admiré au musée des beaux-arts de Virginie, aux Etats-Unis.   

 

L’œuf à la cathédrale Uspensky, chef d’œuvre monumental

 

Après déjà plus de 10 ans de mariage et d’œufs offerts chaque année à sa femme, Nicolas II commande un œuf innovant, et sans doute le plus monumental de la collection : c’est l’œuf à la cathédrale Uspensky, ou œuf du Kremlin de Moscou.

 

Cette pièce d’orfèvrerie est haute de 36 centimètres, et est faite d’onyx, d’or de quatre couleurs, d’émail vert et blanc, ainsi que de peinture sur verre et à l’huile. Plus qu’un simple œuf, c’est une réplique miniature de la cathédrale de l’Assomption (ou Uspensky) du Kremlin, où les tsars étaient alors couronnés.

 

A partir du socle en onyx s’élève la réplique de la cathédrale, avec de nombreux détails miniatures représentés avec une incroyable finesse ; des escaliers aux icones, tout est minutieusement reproduit.

 

La partie supérieure de la construction est constituée par l’œuf lui-même, en émail blanc sur lequel sont représentés les fenêtres hautes de la cathédrale. Enfin, la coupole en or surmonte le tout, avec sa flèche en forme de croix orthodoxe. 

 

Mais quelle était la surprise que réservait cet œuf ? Il s’agissait d’une boîte à musique contenue dans la base de l’œuf ; on l’activait en la remontant à l’aide d’une clé en or. Deux hymnes typiques des célébrations de Pâques pouvaient alors être entendus, dont l’un des hymnes favoris de Nicolas II.  Cet œuf est conservé au Palais des Armures du Kremlin.