Les Matriochkas peintes à l'huile.

Les Matriochkas peintes à l'huile.

 

Les Matriochkas peintes à l'huile

 

Si la forme des matriochkas est une caractéristique quasiment constante des poupées gigognes, ce n’est pas le cas des motifs et des techniques de peinture utilisées. En effet, les visages, parures et les décors de fond des matriochkas sont bien ce qui fait toute la spécificité de chacune des poupées gigognes. Pour réaliser ces créations uniques, les artistes définissent d’une part les traits que la représentation picturale va prendre, et d’autre part le type de peinture qu’ils vont utiliser.

 

 

Historiquement, c’est la gouache qui a accompagné le développement de l’artisanat des matriochkas ; mais avec le succès et la diffusion des matriochkas, l’usage de nouvelles techniques s’est aussi développé et répandu.

 

Aujourd’hui, certaines des matriochkas les plus raffinées sont peintes avec la tempéra, cette peinture à base d’œuf. Mais on trouve toute une variété de techniques qui peuvent souvent être combinées les unes aux autres, afin de mettre en valeur au mieux chaque élément de la matriochka : aquarelle, patale, gravure, acrylique, et bien sûr peinture à l’huile.

 

Origines et atouts de la peinture à l’huile

 

La peinture à l’huile est une invention que l’on date généralement de la fin du Moyen-Age (13e-14e siècle). C’est Jan van Eyck, peintre flamand, qui serait à l’origine de cette technique qui consiste à mélanger les pigments à de l’huile, ce qui créé ainsi une pâte relativement grasse. Mais d’après des recherches récentes, il semblerait que ce type de technique ait été utilisé dans d’autres zones géographiques (par exemple en Afghanistan) bien avant que van Eyck n’en popularise le principe. Quoi qu’il en soit, c’est bien à partir de la fin du Moyen-Age et de la Renaissance que la peinture à l’huile prend une place prépondérante dans l’histoire de la peinture européenne, et devient le medium de choix des artistes.

 

Le liant utilisé est généralement l’huile de lin, mais d’autres huiles sont aussi utilisées, comme par exemple l’huile d’œillette ou l’huile de noix. D’autres substances peuvent être ajoutées pour accélérer le processus de séchage et modifier la consistance de la peinture. L’avantage de la peinture à l’huile est qu’elle est lente à sécher, ce qui permet de rectifier des détails au fur et à mesure que l’on peint, ainsi que de jouer sur le mélange des couleurs et le travail de la texture. De plus, les huiles utilisées sont siccatives, c’est-à-dire qu’elles jouent un rôle de catalyseur : elles améliorent le séchage de la peinture et encloisonnent les pigments au sein d’une couche transparente et durable.

 

Une peinture de choix pour la création de matriochkas

 

Ce sont ces atouts qui en font une peinture de choix pour la réalisation de matriochkas : possibilité de retoucher les motifs pendant au moins un jour, durabilité de la réalisation, et rendu modulable selon le degré de dissolution de la peinture. A cela il faut ajouter un autre avantage qui a contribué à populariser l’utilisation de la peinture à l’huile par les artistes russes au 19e siècle : sa portabilité. En effet, l’invention de tubes en zinc a permis de réaliser les couleurs à l’avance puis de les transporter avec soi : les artistes ont donc pu commencer à aller peindre sur le lieu de leur choix de façon beaucoup plus aisée.

 

Pour les matriochkas, la peinture à l’huile est souvent utilisée en combinaison avec la tempéra : cette dernière permet de réaliser des visages expressifs et tout en nuances, tandis que la peinture à l’huile permet de peindre les décors et parures avec finesse et précision. On peut reconnaître les matriochkas à la peinture à l’huile par leur aspect lisse et brillant, et leurs teintes opaques et profondes. Contrairement à l’aquarelle, la peinture à l’huile permet aussi de travailler le relief de la peinture : en passant le doigt sur la surface de la matriochka, on peut ainsi sentir certains éléments mis en relief par l’artiste grâce à l’utilisation de la peinture à l’huile.